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Batterie de Bouviers: Difference between revisions

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Image:La Batterie entrée principal 28 août.jpg|<small>Vue depuis le parvis
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Revision as of 20:42, 13 November 2007

La batterie de Bouviers est une ancienne batterie militaire de 1879, transformée en 2006 en Café Musique, et située sur la commune de Guyancourt dans les Yvelines.

Historique

En 1870, la France est en partie occupée par les armées prussiennes. À la suite de cette cuisante défaite, il est mis en place le système Séré de Rivières qui permis notamment la construction de fortifications pour défendre Paris. Au total, ce sont 18 forts, 5 redoutes et 34 batteries qui ont été construits entre 1874 et 1881.

Carte postale allemande antérieure à la guerre de 1914-18, montrant l'ensemble du système défensif du camp retranché de Paris

C'est dans ce cadre que la batterie de Bouviers est construite entre 1877 et 1879 à proximité du hameau de Bouviers dans la ville de Guyancourt. Aujourd'hui du fait de la création dans les années 1980, d'un nouveau quartier plus proche de la batterie, celle ci appartient au quartier des Saules.

La batterie de Bouviers fait partie d'un ensemble composé de deux forts, le Fort de Villeras[1] (Saclay) et le Fort de Haut Buc[2], avec cinq ouvrages périphériques : la batterie de la Porte du Désert aujourd'hui détruite[3], la batterie de la station de St-Cyr en partie détruite[4], la batterie du Ravin de Bouviers[5], l'Ouvrage des Docks[6], et la batterie de Bouviers.

Pour mémoire, il est à noter que la batterie du Ravin de Bouviers est de dimension très modeste c'est pourquoi cette batterie était aussi appelée redoute. De cette double dénomination (batterie/redoute) et de la similitude de nom entre la batterie de Bouviers et la batterie/redoute du Ravin de Bouviers est née la confusion de dénommer la batterie de Bouviers : Redoute de Bouviers, cette dernière dénomination étant inexacte.

La stratégie présidant aux critères d'implantation des forts, batterie et redoute, était celle de feux croisés interdisant le passage de troupes adverses entre les différents ouvrages. Ces constructions, prétendues inexpugnables étaient difficiles à repérer. Mais l'évolution des technologies militaires avec la mélinite, l'obus torpille et la poudre B sans fumée va rendre obsolète ces dispositifs de défense, à peine ceux ci achevés.

Descriptif architectural

L'entrée des casemates

Le bâtiment principal dit « caserne sous le parados » constitue un remarquable exemple d’architecture militaire de la fin du Template:XIXe siècle. L’ensemble est constitué d’une juxtaposition de cellules longitudinales mono-orientées en façade nord-est et dotées de voûtes architectonique, doublées à l’arrière d’un vaste volume sans aucune ouverture.

Les matériaux utilisés sont la pierre calcaire, la pierre meulière et la brique. La composition modulaire de la façade, ses modénatures et dessins de menuiserie sont des éléments qualitatifs. Le bâtiment d’accès, dit « de la gorge », et situé en vis-à-vis du bâtiment principal, présente une façade nord-est de qualité, dotée de diverses modénatures de pierres calcaire, de meulière et de brique, ainsi qu’une façade arrière plus modeste en meulière et en brique. Quelques éléments en béton ont été rajoutés après la construction de 1879, ces rajouts ont été conservés lors de la réhabilitation de l'année 2006.

La Batterie militaire

Plan d'ensemble de la batterie de Bouviers

La partie centrale de la batterie de Bouviers est constituée de pièces rectangulaires de 6m x 15m, voutées, séparées les unes des autres par des piedroits de 1,5m à 2m d'épaisseur, ceux sont les casemates. L’importance de ces ouvrages s’explique par le fait que chaque voûte était autostable par rapport aux autres, ceci évitait l'éffondrement de toutes les casemates en cas de destruction de l'une d'entre elles. Les casemates étaient recouvertes d'une couche de terre pouvant atteindre jusqu'à cinq mètres d'épaisseur, cette terre était celle extraite des douves entourant une partie de la redoute à laquelle on devait accéder par un pont. Les casernements étaient desservis, à l'arrière, par un couloir. Les portes et fenêtres donnant étaient munies de volets blindés de type persiennes, qui offraient une certaine protection contre les éclats d'obus, tout en procurant un peu d'éclairage. Les fixations de ces volets sont toujours en place.

À l'entrée de la batterie, il est inscrit sur le fronton sa dénomination "Batterie de Bouviers", sa date de construction "1879" et sur la pierre de la clef de voute, un mortier est sculpté.

Les eaux de pluies étaient récupérées par des canalisations noyées dans la pierre, ces eaux étaient par la suite stockées dans des cuves situées sous la redoute. La batterie de Bouviers permettait d'accueillir plus de deux cents soldats et dix neuf pièces d'artilleries.

Avec l'invention de l'obus torpille et la mise au point des obus à mélinite, les fortifications en pierres deviennent obsolètes. Les forts et les batteries proches des frontières furent modifiés, pour tenir compte de ces évolutions. Par contre les fortifications situées autour de Paris, ne furent pas renforcées certainement par manque de moyens financiers.

L'époque Hispano Suiza

La batterie est occupée par les militaires jusqu’en 1932, puis le fort fut loué à partir de 1933, à la société Hispano Suiza qui y fabriqua des munitions et y procédait à des essais de moteurs et de canons. Au début de la seconde guerre mondiale, la batterie de Bouviers est bombardée, la fabrication des munitions est envoyée en Charente. Après la deuxième guerre mondiale, seules les activités de conception et d’essais moteurs, bancs réacteurs, compresseurs et turbines (notamment celles destinées au Transsibérien reliant Moscou à Vladivostok) restèrent à Guyancourt. Puis la société Hispano Suiza ferma cette usine en 1990. Le site fut acheté en 1999 au Ministère de la Défense.

Personnage célèbre

  • Le prince Roland Bonaparte (1858-1924) résida à Guyancourt vers 1880 en tant que sous-lieutenant, au 36((e)) régiment d'infanterie, de la batterie de Bouviers[7]. Bien sorti de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, il sert comme sous-lieutenant dans l'infanterie mais doit renoncer à la carrière militaire après la loi du 4 juin 1886 interdisant aux membres d'une famille ayant régné sur la France de servir dans l'armée.

Le Café Musiques

La batterie a été transformée en 2006 en Café Musiques et ainsi préservée et ouverte au public. Les architectes de cette réhabilitation sont Ivan Franic et Michel Garcin avec la collaboration de l'acousticien Maurice Auffret, les travaux étant réalisés par l'entreprise Colas. La maîtrise d'ouvrage a été assurée par la Communauté d'Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Le nouvel équipement communal, situé 1, rue de la Redoute dans le quartier des Saules de Guyancourt, s'étend sur 1685 m² dont 867 m² rénovés et 818 m² créés. Le Café Musiques propose une salle de concert de musique amplifiée pour 450 spectateurs avec une scène à l'italienne de 80 m², trois studios de répétition et d'enregistrement, un espace restaurant/bar et l'ensemble des locaux logistiques (trois loges d'artistes, régies techniques, locaux administratifs, locaux de stockage...).

À voir

Galerie photographique

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Notes

  1. ^ Source le Fort de Villeras sur le site de fortiff|[1]
  2. ^ Source le Fort du Haut Buc sur le site de fortiff|[2]
  3. ^ Source la batterie de la Porte du Désert sur le site de fortiff|[3]
  4. ^ Source la batterie de la station de St-Cyr sur le site de fortiff|[4]
  5. ^ Source la batterie du Ravin de Bouviers sur le site de fortiff|[5]
  6. ^ Source l'ouvrage des Docks sur le site de fortiff|[6]
  7. ^ Source : Bulletin de la Société géologique de France, page 340, publié par la Société géologique de France en 1882

Bibliographie

  • La Redoute de Bouviers et Hispano Suiza : Réhabilitation d'un bâtiment du patrimoine industriel de Fanny Dupont dans le cadre de l'IUP ASCM M1 A, établi en avril 2007.

Articles connexes

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